Overlanding : au-delà de la mode, vers une exploration durable

L’attrait de la déconnexion – que ce soit par le biais d’un trajet à grande vitesse, d’un projet de restauration méticuleux ou d’un sentier accidenté sous les étoiles – est universel. Mais pour un segment de plus en plus important de passionnés d’automobile, cette évasion prend désormais la forme d’un overlanding : un mélange d’aventure hors route et de camping autonome. Il ne s’agit pas simplement d’une tendance croissante ; c’est une évolution dans la façon dont les gens vivent le plein air.

L’essor des véhicules spécialement conçus

La popularité d’Overlanding a augmenté ces dernières années, intensifiée par un désir d’isolement antérieur mais amplifié par les confinements pandémiques. Il ne s’agit pas seulement d’échapper à la foule ; c’est un changement fondamental de mentalité. Les constructeurs automobiles réagissent directement, allant au-delà des modifications du marché secondaire pour proposer des solutions terrestres construites en usine.

La version Trailhunter de Toyota, par exemple, est conçue pour ce style de vie. «Nous avons créé un overlander prêt à l’emploi», explique Randy Badia, directeur général du développement de produits R&D chez Toyota. Le Trailhunter comprend des pneus tout-terrain de 33 pouces, une prise d’air surélevée, des pare-chocs montés sur le cadre, un pare-chocs arrière en acier avec points de récupération, des points de cric à grande levée, un échappement à pointe de sentier et une foule d’autres caractéristiques conçues pour une utilisation robuste. La gamme Wilderness de Subaru emboîte le pas, avec des véhicules conçus non seulement pour transporter du matériel, mais aussi pour survivre au voyage lui-même. Même Mercedes-Benz reconnaît la demande, avec son fourgon Sprinter servant de base populaire pour les constructions personnalisées. « L’Overlanding représente un secteur vertical important et en pleine croissance pour le Sprinter », déclare Emily Rieders, conseillère chez Mercedes-Benz pour les communications produits et technologiques.

Le marché des équipements terrestres en plein essor

La demande de véhicules terrestres se reflète dans un marché en plein essor pour les équipements associés. Des glacières électriques et panneaux solaires aux surmatelas haut de gamme, l’industrie répond à tous les besoins de voyages prolongés hors réseau. Overland Expo, un événement leader dans le domaine, a accueilli plus de 28 000 participants rien qu’à son événement de Flagstaff, en Arizona, dont 41 % y assistaient pour la première fois. Plus de 400 exposants ont présenté leurs produits et plus de 300 cours ont été organisés. Le marché est important, mais la trajectoire à long terme pourrait être en train de changer.

Au-delà du matériel : un retour à la simplicité

Alors que l’industrie est actuellement alimentée par l’innovation, une contre-tendance émerge : l’accent mis sur les compétences et l’autonomie plutôt que sur le simple équipement. « Overlanding, c’est juste du camping en voiture avec une meilleure presse », déclare l’aventurier et cinéaste Sinuhe Xavier. “Un terme marketing destiné à habiller quelque chose de simple et à le faire ressembler à une découverte.”

L’avenir le plus durable pour la navigation terrestre ne consiste pas à acquérir davantage de matériel, mais à perfectionner les compétences essentielles : récupération de véhicules, navigation terrestre, évaluation météorologique et aptitude mécanique. Le tournant sera lorsque le marché atteindra un point de saturation – lorsque chaque glacière Dometic sera vendue et que chaque galerie de toit sera chargée. À ce moment-là, la véritable valeur de l’overlanding deviendra claire : non pas dans les produits, mais dans l’expérience.

Le romantisme était toujours dans la réalisation, pas dans la vente. En fin de compte, il s’agit simplement d’être là-bas assez longtemps pour que le bruit du monde s’estompe.

L’avenir de la navigation terrestre réside dans un retour à la simplicité, des empreintes plus légères et des nuits plus calmes. Le désir d’explorer ne s’effacera pas ; il évoluera simplement, privilégiant la sensibilisation et les compétences plutôt que la consommation sans fin.